SUR PIERRE DE L*ESTOILE.                            ÔJ
« à Paris le mardi 14 de ce présent mois de juillet; <c desquelles se monstrerent peu resjouis les ligueurs et a les Seize, qui disoient tout haut qu'il eut esté de leur « party, s'ils eussent eu de l'argent assez pour contenter « son avarice, jo L'éditeur de 1736 dit, au contraire, que la nouvelle n'arriva h Paris que le a 8juillet, et que les ligueurs s'en réjouirent, estant par ceste mort délivrés d'un ennemi redoutable.
La nuance d'opinion politique n'est pas non plus la même dans l'édition de 1736. Aussitôt que le parlement de Paris a proclamé roi le vieux cardinal de Bourbon sous le nom de Charles x, Henri iv n'est plus appelé que le roi de Navarre ou le Béarnais, et il ne devient un grand roi qu'apres la réduction de Paris. En parlant du duc de Parme, il y est dit, à la date du ao no- -vembre 1592 : a On a reçu l'heureuse nouvelle que le « duc de Parme s'avance avec huit mille hommes, etc., « et qu'il s'achemine à grandes journées pour favoriser « l'élection d'un roi. » Lorsqu'on rapporte l'arrêt du 28 juin i593, par lequel le parlement de Paris déclare nul tout ce qui sera fait contre la loi salique, on n'approuve pas même cet arrêt; on se contente dédire qu'ila sur­pris tous les partis.
L'Estoile, ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer, ne s'est jamais prononcé publiquement pour Henri iv pendant les troubles : jamais il ne l'a servi d'une ma­nière active; mais, dans son Journal, il le reconnoit toujours comme le souverain légitime; il l'appelle tou­jours le Roi ; il y fait des voeux pour lui contre les li­gueurs , ne considère pas comme une heureuse nouvelle l'annonce de la marche du duc de Parme, et applaudit de toutes ses forces à Farret du parlement du 28 juin.